À l’occasion de la célébration de sa création il y a cinquante ans, la Conférence des présidents d’université (CPU) a fait réaliser un sondage* par OpinionWay qui révèle que les Français ont très majoritairement (69 %) une bonne opinion de l’université. Ils expriment également leur souhait de voir la formation des jeunes être une priorité du prochain mandat présidentiel (87 %), tout comme la recherche scientifique (82 %). C’est une très bonne nouvelle qui vient tordre le cou à une idée reçue d’une université mal aimée… Nos concitoyens sont une écrasante majorité à souhaiter que les responsables politiques français fassent de la formation et de la recherche une priorité dans leur action et dans les programmes qu’ils élaborent pour les échéances électorales à venir, notamment l’élection présidentielle dans un an. Cet amour des Français pour l’université est une belle surprise, tant a la vie dure cette idée reçue que seules les (grandes) écoles étaient désirables et hantaient les représentations sociales des parents dès la maternelle. C’est une révolution des mentalités qu’il faut saluer. Pourquoi une telle cote dans l’opinion ? Parce que l’université a su s’adapter aux exigences d’une massification de l’entrée dans l’enseignement supérieur. Parce que les universités savent déployer une offre de formation diversifiée, riche, qui permet à chacun de trouver son chemin et son diplôme. Parce qu’émergent dans le paysage français de grandes universités, telles que la nôtre, qui allient formation d’excellence et recherche de pointe. Parce que les universités sont de plus en plus en dialogue constructif avec le monde socio-économique et les entreprises, pour offrir une approche de la professionnalisation. Parce que la science qui s’y développe et s’enseigne profite aussi à la société et à la culture. Parce que dans les territoires elles représentent une force d’attractivité nationale et internationale de plus en plus forte et reconnue. Alors nos chers concitoyens sondés qui veulent que nos gouvernants mettent davantage de moyens dans les universités sont donc prêts à nous soutenir quand nous demandons davantage de moyens. Alors ces Français, également contribuables, contents de leurs universités et de la recherche de service public, qui veulent que l’Etat ait pour elles une grande ambition, seront à nos côtés pour que les moyens suivent mieux. Alors, se sentant ainsi reconnus, les personnels qui font vivre les universités seront encore plus audacieux et créatifs pour répondre toujours mieux aux attentes de notre société en matière de formation et de recherche. Avoir la cote auprès des Français, alors que les personnels de notre université portent à bout de bras l’Unistra en ces temps de crise sanitaire, c’est un classement au moins aussi important que celui de Shanghai, non ?
Michel Deneken
Président de l'Université de Strasbourg